Opisthorchis felineus

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Douve du foie du chat

Opisthorchis felineus ou la douve du foie du chat est une espèce de parasites trématodes de petite taille qui infecte le foie des mammifères. Il est responsable de l'opisthorchiase, une trématodose d’origine alimentaire figurant sur la liste des maladies tropicales négligées.

Découverte[modifier | modifier le code]

Il a été découvert pour la première fois en 1884 dans le foie d'un chat par Sebastiano Rivolta en Italie. En 1891, le scientifique russe K. N. Vinogradov l'a trouvé chez un humain, et a donné au parasite le nom de « douve du foie sibérienne ». En 1931, l’helminthologiste Hans Vogel de Hambourg publie un traité de médecine décrivant le cycle biologique d'Opisthorchis felineus.

Morphologie[modifier | modifier le code]

L'adulte, petit (10 mm), lancéolé, est brun-rouge et translucide.

Cycle biologique[modifier | modifier le code]

Cycle biologique d'Opisthorchis spp.

Les premiers hôtes intermédiaires du parasite sont des escargots d'eau douce, en particulier du genre Bithynia. Les deuxièmes hôtes intermédiaires sont des poissons d'eau douce, en particulier Cyprinidae[1].

Les hôtes définitifs sont des mammifères qui mangent des poissons tels que les chats et les humains. Le renard, Canis lupus, la loutre d'Europe, l'hermine, la belette d'Europe, le putois, le chien viverrin et le porc domestique sont des hôtes définitifs de Opisthorchis felineus[1].

Chez l'humain[modifier | modifier le code]

Chez l'humain, Opisthorchis felineus provoque l'opisthorchiase. L'humain devient infesté en consommant du poisson cru ou insuffisamment cuit. Le parasite infeste alors les voies biliaires.

Symptômes[modifier | modifier le code]

Le développement d'Opisthorchis felineus dans les canaux biliaires est responsable de la distomatose hépatique euro-asiatique, semblable à la distomatose hépatique d'Extrême-Orient (voir Clonorchis sinensis).

L'opisthorchiase se présente sous plusieurs formes dont le degré de sévérité couvre toute la gamme qui va de l'infection asymptomatique à la maladie grave. La gravité de l’atteinte du patient dépend de la précocité du dépistage et du traitement.

L'opisthorchiase peut atteindre le foie, le pancréas, et la vésicule biliaire. En l’absence de traitement précoce, l'opisthorchiase peut provoquer une cirrhose et augmenter le risque de cancer du foie, mais elle peut être asymptomatique chez les enfants[2].

Les symptômes de l'infection sont la fièvre, un malaise général, une éruption cutanée, et des troubles gastro-intestinaux. Une anémie sévère et des lésions hépatiques peuvent également se manifester chez la personne infectée pendant 1 à 2 mois.

Diagnostic[modifier | modifier le code]

Le diagnostic passe par la recherche d'œufs caractéristiques (en amphore étroite, de 28 sur 12 micromètres, dépourvus de pointe à l'arrière) dans le liquide duodénal ou dans les selles.

Traitement[modifier | modifier le code]

L'opisthorchiase par Opisthorchis felineus est généralement traitée par du praziquantel[3].

Prévention[modifier | modifier le code]

Plusieurs efforts de prévention de l'opisthorchiase par Opisthorchis felineus existent. Ils reposent sur l'administration massive de médicaments, ainsi que par l'éducation des populations à risques sur l'importance de la cuisson suffisante du poisson[1].

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Trevor N. Petney, Ross H. Andrews, Weerachai Saijuntha, Alexandra Wenz-Mücke et Paiboon Sithithaworn, « The zoonotic, fish-borne liver flukes Clonorchis sinensis, Opisthorchis felineus and Opisthorchis viverrini », International Journal for Parasitology, vol. 43, nos 12-13,‎ , p. 1031-1046 (DOI 10.1016/j.ijpara.2013.07.007, lire en ligne)
  2. « ? OOPS! THAT PAGE CAN’T BE FOUND. ??? », sur www.promedmail.org (consulté le )
  3. (en) Mariya Y. Pakharukova, Alexander G. Shilov, Darya S. Pirozhkova, Alexey V. Katokhin et Viatcheslav A. Mordvinov, « The first comprehensive study of praziquantel effects in vivo and in vitro on European liver fluke Opisthorchis felineus (Trematoda) », International Journal of Antimicrobial Agents, vol. 46, no 1,‎ , p. 94-100 (DOI 10.1016/j.ijantimicag.2015.02.012, lire en ligne)